Lycée Notre Dame

Lycée Polyvalent – Challans

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Agnès Varda (2012)

Agnès Varda, artiste prisée, pédagogue appliquée

La cinéastea passé une bonne moitié de sa journée à Challans, hier, à l’invitation du Lycée Notre-Dame. Une longue rencontre avec des élèves avant une petite apparition au Club, en soirée.

Elle était annoncée, elle est venue. Agnès Varda, hier après-midi, est allée à la rencontre des 230 élèves des sections littéraires et artistiques de la seconde à la terminale, au Lycée Notre-Dame. Un long échange qui a duré trois heures et demie, entrecoupé de projections et de ses courts métrages Oncle Yanco et La terrasse et d’extraits de la récente série Agnès de ci de là Varda (2011). Des films qui devraient permettre de créer un dialogue entre la cinéaste et son public, avant qu’elle ne découvre l’exposition réalisée par les élèves, « Agnès Varda un an après ».

C’est par le biais de Stéphane Tellier, professeur d’arts plastiques, que cette artiste touche à tout, photographe, réalisatrice et plasticienne, a été contactée.

Dans un second temps, les élèves lui ont envoyé de nombreuses lettres qu’elle a reçues et qui l’ont convaincue de venir au Lycée Notre-Dame. La rencontre aurait d’ailleurs dû se faire l’an dernier, mais avait été repoussée pour des raisons professionnelles.

Habitante de Noirmoutier, nantaise de coeur, Agnès Varda n’a donc, en théorie, parcouru que quelques kilomètres pour expliquer sa conception du travail d’artiste. « Il faut pouvoir allumer à tout moment une lumière, animer des projets. Chacun doit exister de façon personnelle », a-t-elle défendu.

« Le hasard devient une surprise »

« Oncle Yanko », son court-métrage réalisé en en 1967 à San Francisco (où elle accompagnait son réalisateur de mari Jacques Demy, lancé à Hollywood), a été le prétexte des premières questions.

Ce film « tourné en trois jours » présente un oncle qu’elle a découvert là-bas, et dont elle fait le portrait, au moment de la guerre du Vietnam. L’occasion pour elle de constater que  » l’histoire la plus dégeulasse se reproduit «  (en Syrie).

Observation des élèves :  » Les portraits «  sont nombreux dans son oeuvre. Elle reconnaît que l’exercice lui plaît.  » Cela permet de dégager souvent une beauté intérieure qui n’est pas toujours visible chez des gens humbles, comme les glaneursou les pêcheurs « .

Ses documentaires, plus nombreux encore que ses fictions (courts et longs métrages), proposent parfois des scènes surprenantes. Comme dans Les Glaneurs, où l’on voit apparaître le bouchon d’obstruction de la caméra dans le film.

 » C’est un élément qui aurait pu être enlevé, explique-t-elle, mais parfois un élément combiné à une musique permet de donner mouvement et énergie, et le hasard devient ainsi une surprise. « 

Voilà, résumée, la philosophie d’Agnès Varda, aussi prolixe sur son art qu’elle est discrète médiatiquement. La cinéaste a conclu la journée en venant présenter  » Les Plages d’Agnès « au public du Club, le cinéma de Challans.

Sa carrière est, depuis une dizaine d’années, presque entièrement tournée vers la photo.  » Y’a pas que la mer « , sa dernière exposition, est toujours visible au musée Paul-Valéry, à Sète. D’autres vont suivre, notamment en Chine, où cette artiste atypique se rend dans quelques jours. Les élèves challandais ont donc eu le privilège de figurer enfin dans son agenda très chargé…

Article Ouest-France du 29 février 2012

Cette journée exceptionnelle s’est achevée au cinéma le Club de Challans, avec la projection de son film « Les plages d’Agnès »